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Judo : quelles chances pour nos Bleus à Rio ?

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A la veille des championnats du monde à Rio de Janeiro au Brésil, du 24 août au 1er septembre, Au Tapis ! vous propose un tour d’horizon des chances françaises, catégorie par catégorie.

Entraînement de l'équipe de France, dimanche 25 août, sur la plage de Copacabana, à Rio. Bataille de garde entre Loïc Pietri et Stéphane Frémont sous l'oeil d'Ugo Legrand.

Lundi 26 août

Payet ouvre le bal en -48 kg.

Laetitia Payet. REUTERS/Gonzalo Fuentes

Longtemps dans l’ombre de la vice-championne olympique 2008 Frédérique Jossinet, la petite légère gagne à être connue. Non pas pour son judo, qu’elle juge elle-même « inesthétique », mais pour sa combativité. Médaillée de bronze aux championnats d’Europe en 2012, la sociétaire de Villemomble a eu le malheur de rencontrer, dès le deuxième tour des Jeux olympiques de Londres, la Brésilienne Sarah Menezes qui allait emporter le Saint-Graal. Aux championnats du monde, la Sud-Américaine, chez elle, sera encore plus difficile à battre. Et il sera délicat de se faire une place au soleil pour la native de Hennebont (Morbihan) face aux Japonaises, toujours très fortes dans cette catégorie marquée par la légendaire Ryoko Tamura (qui a pris sa retraite), douple championne olympique et septuple championne du monde.

Côté masculins, n’espérez pas suivre un Français. Le N°1 tricolore, Sofiane Milous, n'est pas du voyage chez les Cariocas. Le judoka d’Argenteuil a fait les frais de son comportement jugé trop borderline par les entraîneurs.

Mardi 27 août

Une médaille enfin pour Larose ?

En -52 kg, le seul nom de Priscilla Gneto pourrait nous faire saliver. Mais voilà, depuis sa belle médaille de bronze à Londres, la diva n’y est plus et elle arrive au Brésil diminuée par une blessure au genou. Presque toutes ses sorties à l’international se sont soldées par des échecs à part au Grand Prix de Miami, en juin, ou la Levalloisienne a réussi à se hisser en finale. Rio sera peut-être l’occasion pour elle de se ressaisir, mais le pari semble compliqué. Car après la Cubaine Yanet Bermoy, la Japonaise Yuki Hashimoto, la Roumaine Chitu et la Kosovare Kelmendi, il ne reste plus de place sur le podium… Il va donc falloir faire du forcing et jouer des coudes.

David Larose.

Pour entrapercevoir un métal précieux, il faut mieux guetter du côté de David Larose, vainqueur du Tournoi de Paris 2012 et 2013 et médaillé européen cette année qui semble dans une bonne dynamique pour décrocher enfin un podium mondial qui manque cruellement à son palmarès. Le champion du monde junior de 2004 aura du fil à retordre face à son bourreau des Jeux, le Géorgien Lasha Shavdatuashvili, ou encore face au talentueux Japonais Masashi Ebinuma. Mais pourquoi pas. En 2013, David Larose a des arguments pour s’inviter sur le podium. A moins que son compatriote, dans la même catégorie, Dimitri Dragin, ne fasse un coup de bluff. Le funambule qui avait ébloui le public lors des championnats du monde par équipes à Paris en août 2011 a le judo champagne pour aller loin. Mais dans la tête, c’est une autre affaire. Surtout dans les grands rendez-vous.

Mercredi 28 août

Pavia et Legrand pour un premier exploit

Tenante du titre, Automne Pavia termine en bronze.

A Londres, ils étaient devenus médaillés olympiques le même jour. A Rio, les deux sociétaires d’Orléans ont l’occasion de faire un nouveau putsch dans leurs catégories respectives. En -57 kg, on compte bien évidemment sur Automne Pavia, intraitable depuis sa médaille de bronze aux JO. La grande blonde au judo latéral peut faire parler la poudre à Rio après avoir remporté successivement les Tournois de Paris et de Düsseldorf et un titre européen à Budapest. En l’absence de la championne olympique japonaise Kaori Matsumoto, la Française est l’indiscutable favorite. Mais attention ! La Japonaise Anzu Yamamoto a montré, en finale du tournoi de Paris, qu’elle avait le judo pour inquiéter la n°1 mondiale. De son côté, la Portugaise Telma Monteiro, multimédaillée mondiale, peut trouver une ouverture pour placer un mouvement d’épaule et expédier la blondinette aux vestiaires. Pour glaner les lauriers, Pavia devra être très attentive et corriger les grandes ouvertures qu’elle laisse à ses adversaires. La Brésilienne Rafaela Silva, vice-championne du monde en 2011 à Paris, pourrait aussi créer la sensation à domicile.

Le pendant masculin d’Automne Pavia, c’est Ugo Legrand. Mais aux antipodes de sa collègue orléanaise, le judoka bronzé à Londres a fait un début de saison catastrophique. Premier tour au tournoi de Paris, blessures à répétitions, petite 3e place au Grand Prix de Miami… Des performances très justes pour un athlète de son rang. Mais voilà, le petit génie du judo, champion du monde junior en 2008, est un véritable compétiteur. Jamais aussi fort qu’en championnat où l’enjeu est à son comble, le Français peut devenir champion du monde maintenant. La bataille s’annonce rude dans cette catégorie dense. Tous les observateurs voient déjà le Japonais Riki Nakaya sur la plus haute marche du podium. Sans compter que le Coréen Wang Ki-Chun, moins flamboyant qu’en 2009 et 2010, peut renaître de ses cendres. Mais surtout, Ugo Legrand devra passer un cap contre le Néerlandais Dex Elmont, sa bête noire, qu’il n’a jamais battu. Pierre Duprat, le second Français engagé dans cette catégorie peut lui aussi jouer les trouble-fête. En remportant une belle médaille de bronze aux championnats d’Europe à Budapest, le Levalloisien a prouvé qu’il comptait parmi les grands. Son objectif à présent ? Faire oublier Ugo Legrand pour incarner les -73 kg en France. Et cela passe forcément par un podium.

>> Pour s'apercevoir du potentiel d'Ugo Legrand, retrouvez la vidéo décalée réalisée par lemonde.fr

Jeudi 29 août

Spectacle garanti !

Clarisse Agbegnenou.

Chez les féminines, on attend le sacre d’un Française en -63 kg. Mais laquelle ? Entre Clarisse Agbegnenou et Gévrise Emane, la bataille sera rude. La première, 2e à la ranking list, n’a perdu aucun combat depuis sa victoire autoritaire au Tournoi de Paris. Et elle s’est adjugée un titre européen fin avril à Budapest, ce qui la place naturellement dans la position de favorite. Un statut difficile à assumer du haut de ses 20 ans. La seconde qui pourrait bien déjouer les pronostics, c’est Gévrise Emane, tenante du titre et médaillée olympiques à Londres. L’expérience et sa science du kumikata seront ses principaux atouts pour se sortir des griffes des Japonaises Tanaka et Abe ou encore de la Chinoise Lili Xu. En -63 kg, une finale franco-française est déjà annoncée. Et l’on s’en frotte les mains.

Loïc Pietri.

Chez les hommes, l’espoir d’un titre français était maigre tant le Coréen Jae-Bum Kim, champion olympique à Londres, était au dessus du lot depuis quelques années. Mais voilà, il n'est pas de la partie au Brésil. Dans cette catégorie dense, le Russe Nifontov ou le Brésilien Penalber (chez lui) ont donc une belle carte à jouer. Il faudra toutefois garder un œil sur Loïc Pietri, champion du monde junior en 2009 qui avait fait sensation aux championnats du monde à Paris en 2011 (5e). Dans un grand jour, le judoka de l’ACBB aux ippon-soei-nage acérés peut faire du ménage. L’autre Français, Alain Schmitt, qui n’a jamais vraiment percé à l’international, semble un peu juste pour figurer parmi les médaillés.

Vendredi 30 août

Un dernier sacre pour la reine Décosse, un second pour Tcheuméo ?

Pourquoi Lucie Décosse n’a-t-elle pas arrêté sa carrière sur son titre olympique acquis à Londres ? C’est la question que tous les observateurs se posent depuis que la triple championne du monde est tombée de son piédestal au Tournoi de Paris en février. Son bourreau, la hollandaise Kim Polling, invaincue cette année, semble intouchable chez les -70 kg. Mais Lucie Décosse n’a pas dit son dernier mot. La Guyanaise veut boucler sa carrière sur une quatrième victoire mondiale à Rio… Et elle en a les moyens car son expérience et ses o-uchi-gari fulgurants peuvent largement faire la différence. (Voir le Webdoc réalisé avant les JO)

Audrey Tcheuméo.

En -78 kg, on attend de pied ferme le retour d’Audrey Tcheuméo, championne du monde à Paris en 2011 et médaillée olympique, qui a fait un début de saison assez décevant. L’athlète de Villemomble a promis qu’elle serait au rendez-vous à Rio, mais pour l’instant, c’est sa grande rivale en équipe de France, Lucie Louette, qui a le plus marqué les esprits en remportant le Tournoi de Paris et les championnats d’Europe. Reste à savoir dans quelle forme arrivera l’ancienne Levalloisienne désormais licencié au FLAM 91… Pour les deux Françaises, la journée sera dure car la Brésilienne Mayra Aguiar, chez elle, a les moyens de recueillir les lauriers. Bref, un beau spectacle en perspective !

En -90 kg, c’est finalement Ludovic Gobert qui est sorti victorieux de la poule de sélection en battant Alexandre Iddir et Axel Clerget. L’athlète de Sainte-Geneviève âgé de 28 ans dispute ses premiers championnats du monde et il sera difficile pour lui d’accrocher une médaille. Le Grec Ilias Iliadis défendra son titre bec et ongles pour contenir la percée du Russe Kirill Denisov, champion d’Europe en titre.

Samedi 31 août

Maret attendu avant le sixième sacre du roi Riner

Cyrille Maret.

On l’a vu renaître en février au Tournoi de Paris en décrochant sa première médaille de bronze chez les -100 kg et confirmer par la suite en remportant le Tournoi de Düsseldorf et une troisième place aux championnats d’Europe en avril. Mais à Rio, Cyrille Maret devra considérablement élever son niveau pour prétendre au podium. Le Hollandais Henk Grol et Le Tchèque Lukasz Krpalek sont les grands favoris, mais avant de rencontrer les deux monstres de la catégorie, il faudra se frotter aux non moins redoutables Mammadov (Azéri), Rakov (Kazakh) et Ono (Japonais).

Chez les lourdes (+78 kg), on peut miser une petite pièce sur Emilie Andéol, la judoka de Champigny qui monte. Forte de sa médaille de bronze aux Europe à Budapest, la Française peut créer la surprise. Mais attention, la Japonaise Tachimoto et la Cubaine Ortiz seront de sacrées clientes.

Aussi incroyable que cela puisse paraître, Teddy Riner n’est plus le taulier chez les lourds (+ 100 kg). A en croire la ranking list (le classement mondial), le champion olympique et quintuple champion du monde, qui truste la place de numéro 1 depuis 2009, est le deuxième meilleur lourd du moment… Dauphin du Brésilien Rafael Silva, le judoka tricolore devrait toutefois retrouver le sommet du classement mondial après son sixième sacre attendu (et annoncé) à Rio.

Dimanche 1er septembre

Le pari osé des équipes

L'équipe de France, championne du monde par équipes en août 2011 à Paris-Bercy. Photo: L'Esprit du judo.

En 2011, la France, dans son jardin parisien à Bercy, avait réussi un joli coup en plaçant sur la plus haute marche du podium son équipe masculine et féminine. A Rio, difficile d’entrevoir pareil scénario. Si les filles, vice-championnes d’Europe à Budapest en avril, sont en mesure d’atteindre les phases finales avec pas moins de trois championnes du monde en titre, ce sera plus compliqué pour les garçons, battus d’entrée aux Europe. Teddy Riner, l’atout-maître des Bleus qui aura combattu la veille, se contentera sûrement d’encourager ses coéquipiers. Et si elle possède de bons éléments comme Dimitri Dragin, Loïc Pietri ou Cyrille Maret… l’équipe de France paraît un peu tendre face au rouleau-compresseur russe, champion du monde en titre à Salvador de Bahia en octobre 2012 et bien parti pour réaliser un doublé sur les terres brésiliennes.

Florent Bouteiller (Envoyé spécial à Rio de Janeiro)

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Des Mondiaux en direct sur Au Tapis ! et "L'Esprit du judo"

Suivez les championnats du monde de judo du 26 août au 1er septembre sur Au Tapis! Analyses, enjeux, reportages, interviews. Le blog du monde.fr consacré aux sports de combat sera sur place pour vous faire vivre l'événement. Ne manquez pas non plus nos confrères de L'Esprit du judo, le magazine de référence de tous les judokas. Le numéro du mois d'août-septembre consacre un numéro spécial aux Mondiaux. Retrouvez l'interview d'Ugo Legrand et les pronostics de la rédaction sur toutes les catégories. Chances de médailles françaises, ténors internationaux et programme complet de la semaine... Le bimestriel vous dit tout. A Rio de Janeiro eux aussi, les journalistes Olivier Remy et Emmanuel Charlot commenteront la compétition en direct sur leur site Internet.

Le judo pour les nuls

A l'occasion des championnats du monde à Paris en 2011, lemonde.fr avait réalisé une série de quatre vidéos permettant aux néophytes de mieux comprendre le judo, ses règles et ses techniques.


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